Portrait
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Mon parcours, aussi atypique soit-il, m’aura guidé petit à petit vers cet univers fascinant qu’est l’ébénisterie. Laissez moi vous présenter les expériences qui m’y ont amené.
Depuis tout jeune, j’ai toujours été passionné par la nature, l’art et l’histoire. J’adorais dessiner, lire ou bien partir jouer en forêt pendant des heures. Rien de mieux pour laisser libre court à l’imagination ! Il s’agissait déjà pour moi d’un lieu magique, d’une source infinie pour développer les sens et la créativité. Il m’était souvent possible d’observer mon père travailler le bois ou bien ma mère le tissu. J’avais également la chance de vivre tout près d’une ancienne cité médiévale qui s’adonnait souvent à la réouverture de ses ateliers et à la démonstration de vieux métiers d’artisans. La dextérité requise et le savoir faire de ces métiers manuels m’ont toujours subjugué, que ce soit dans une forge, un atelier de tapisserie ou de sculpture sur pierre. Tant de domaines qui font rêver et qui, mis ensembles, permettent d’accomplir des projets remarquables.
Je me suis tout d’abord dirigé vers les arts appliqués, plus précisément le design d’espace. Mes études dans ce domaine auront permis d’affûter mon regard sur le monde créatif, la façon de développer mes idées pour répondre à un objectif précis. Il m’a alors paru nécessaire de créer un lien direct avec une matière pour mettre en œuvre mes inspirations. Le bois s’est imposé naturellement avec ses atouts esthétiques et techniques absolument fabuleux. Sa composition lui permet une bonne malléabilité ainsi qu’un large choix de dessins et de teintes. Cela amène un aspect chaleureux, vivant et authentique à chaque projet.
C’est dans la manufacture d’orgues que mon apprentissage dans le bois a commencé. J’ai tout de suite été conquis par l’utilisation d’outils à main, le maintien des techniques de façonnage ancestrales et la transmission d’un savoir, d’une passion. Il est important de garder un œil sur notre patrimoine pour comprendre l’évolution de certains détails, mais aussi sur l’avenir. Cela permet par la suite de jauger et de composer avec l’utilisation des techniques modernes afin d’adapter un projet. L’ébénisterie requiert une rigueur et une curiosité constante afin de toujours chercher à s’améliorer et trouver de nouvelles solutions. J’ai donc souhaité continuer ma route pour apprendre les ficelles du métier via différents moyens de conception. Il s’en est suivi de nombreuses expériences dans divers ateliers en France et à l’étranger pendant une dizaine d’années. J’ai alors trouvé très intéressant de comparer et d’adapter les idées provenant de différents continents. Je me suis spécialisé avec le temps dans l’aménagement d’espaces intérieurs, la fabrication de mobiliers puis d’objets. Toutes ces observations et exercices m’auront permis de prendre note de bon nombre de théories et techniques de travail… Je suis très heureux aujourd’hui de pouvoir les appliquer au sein de mon propre atelier et j’espère vous en faire profiter !
Philosophie
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L’ingénierie machine conçoit aujourd’hui des systèmes de coupe ou de moulage de plus en plus sophistiqués. Cela nous offre un gain de temps considérable et permet d’obtenir une certaine finition et une régularité dans le travail. Je pense qu’il faut savoir s’adapter, cela dit, il s’agit souvent de ressources exigeantes en énergies, alors que le fait main d’époque ne demande qu’un peu d’huile de coude et une réflexion différente. C’est à partir de là que l’artisanat diffère de l’industrialisation ! Qu’est ce que l’âme d’un objet si on ne peut pas y trouver quelques nuances ou détails spécifiques apportés par la main de son fabricant ? Les belles choses demandent de la patience et de l’attention.
Un retour aux sources
Le bois est aujourd’hui devenu un matériau presque rare dans certains pays ou financièrement inatteignable. Il fait l’objet de discordes dues à une mondialisation effrénée, des accords entre pays parfois illogiques et une consommation abusive injustifiée. Il est de notre devoir de faire attention au respect de nos ressources ainsi qu’à leur provenance. La nature nous confère de quoi vivre alors respectons la. Chaque arbre prend son temps, il apprend de ces aïeux voisins tout ce qu’il lui faut savoir pour être en bonne santé, créer son feuillage, ses fruits, une fibre dense de qualité, résister aux intempéries, aux maladies ou se régénérer suite aux incendies. Et oui ! Les arbres communiquent entre eux, via leurs racines, et par le biais de connexions de mycéliums sous terre. Il s’agit d’une langue complexe dont on a encore beaucoup à apprendre. Une raison de plus pour respecter les cycles de repousses des forêts, de taillages, mais pas seulement... Je pense qu’il est important de connaître la provenance d’une essence et parfois d’évaluer sa nécessité dans un ouvrage. Je prône avant tout un retour à l’essentiel, au local, au respect de la nature et des êtres humains. Le bois est un matériau écologique renouvelable si l’on sait l’écouter et en prendre soin.
Partenaires
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